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        Hépatologie - Gastrologie - Entérologie 
         
        ICTERES 
        A BILIRUBINE CONJUGUEE 
      Définition, 
        Intérêt 
        Physiopathologie 
        Circonstances de Découverte 
        Diagnostic Positif 
        Diagnostic Différentiel 
        Diagnostic Etiologique et conduite à 
        tenir 
        Conclusion 
       
       
        DIAGNOSTIC 
        ETIOLOGIQUE et conduite à tenir 
       1) Les ictères cytolytiques 
         
      C'est le 
        tableau hépatitique décrit plus haut avec ictère 
        modéré, élévation prédominante des 
        transaminases et absence de dilatation des voies biliaires. Le mécanisme 
        en est une diminution ou un arrêt de la sécrétion 
        biliaire. 
         
       
        * Les hépatites virales sont la cause la plus fréquente. 
        La recherche sérologique des virus A, B, C et D fait le diagnostic. 
        Il n'y a pas de traitement spécifique à la phase aiguë. 
       * Les hépatites 
        médicamenteuses méritent d'être recherchées 
        à chaque occasion. La liste des médicaments hépatotoxique 
        est très longue et implique une enquête systématique. 
        La toxicité directe est bien connue et prévisible, la toxicité 
        immuno-allergique aléatoire et peut s'accompagner d'éosinophilie 
        et de signes cliniques d'allergie. 
         
      Dans les hépatites 
        virales et les hépatites médicamenteuses, l'élévation 
        de l'ALAT est souvent >10 fois la normale. 
         
       * L'hépatite alcoolique 
        aigue est facilement évoquée devant les signes externes 
        d'exogénose et l'hépatomégalie. Le bilan biologique 
        rapporte surtout une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles 
        et une élévation modérée mais plus marquée 
        de l'ASAT que de l'ALAT, et des gamma-GT dépassant souvent 10X 
        la normale. 
       * Dans les cirrhoses, 
        l'ictère peut connaître plusieurs causes. L'ictère 
        est commun lors d'une décompensation oedémato-ascitique 
        ou dans les suites d'une hémorragie. L'hépatite alcoolique 
        aigue et la prise d'un médicament hépatotoxique donnent 
        aussi des ictères. Une hémolyse sur cirrhose doit 
        être recherchée. Enfin, une infection et un carcinome 
        hepatocellulaire sont à envisager de partie pris. 
       * L'hépatite auto-immune 
        est beaucoup plus rare. Le type I subaiguë ou chronique 
        est peu ictérique et est associée à des anticorps 
        anti-muscle lisse. Le type II doit être évoqué 
        chez la femme jeune devant un ictère d'apparition brutale et aiguë, 
        et la constatation d'une hyperglobulinémie et la présence 
        d'anticorps anti-tissu spécifique. Dans cette forme, la 
        corticothérapie est efficace. 
       * Hépatites des 
        viroses: ce peut être un ictère aigu lors de la mononucléose 
        infectieuse, d'une primo-infection à virus Herpès, 
        d'une hépatite anictérique (cytomégalovirus), 
        ou d'une hépatite fulminante (fièvre jaune, fièvre 
        de Lassa) 
       * Dans le foie de choc, 
        la cytolyse est très importante mais régresse avec la cause. 
         
         
      2) Les ictères cholestatiques 
         
       Les voies 
        biliaires y sont dilatées. Le tableau est celui d'une cholestase 
        franche avec transaminases peu élevées. C'est dans ces cas 
        où le diagnostic peut être très difficile et nécessite 
        la cholangio-pancréatoscopie retrograde endoscopique. 
         
         
       Les étiologies 
        des hépatites cytolytiques peuvent être retrouvées 
        ici. Sans raison décelable, ou parfois seulement du fait d'une 
        contraception orale, une hépatite devient cholestatique et se prolonge. 
        Certains médicaments, tels que la chlor-promazine et les stéroïdes 
        anabolisants, exemples caractéristiques, donnent des hépatites 
        cholestatiques pures. 
       2 affections rares donnent 
        des cholestases pures récidivantes. La cholestase gravidique 
        donne des ictères au 3°trimestre de la grossesse et récidive 
        aux grossesses ultérieures. La cholestase récidivante 
        bénigne donne des poussées d'ictère séparées 
        d'intervalle libre parfois très longs: l'absence de toute autre 
        cause fait le diagnostic. 
       Certaines maladies générales 
        peuvent donner une cholestase. C'est le cas des pneumococcies ('pneumonie 
        aux yeux d'or'), pneumopathies aigues sévères du 
        prostatique ou de la femme enceinte, septicémies (leptospirose, 
        typhoïde, voire même pyogènes). Certaines cholestases 
        sont paranéoplasiques, notamment dans la maladie de Hodgkin. 
        Les grandes hémolyses entraînent une cholestase fonctionnelle 
        par anémie: plus l'ictère est intense, plus il est à 
        bilirubine conjuguée. 
         
         
      a) Cholestases intra-hépatique: 
        compression ou atteinte des voies biliairesintra-hépatique 
         
       * Les tumeurs primitives 
        ou secondaires du foie sont les principales affections responsables 
        d'ictère répondant à ce mécanisme. 
       * L'échinococcose 
        alvéolaire, les granulomatoses hépatiques mais aussi les 
        surcharges massives telles que l'amylose, les stéatoses 
        importantes et les localisations hépatiques des hémopathies 
        malignes peuvent donner des cholestases. L'alimentation parentérale 
        est une cause classique de cholestase. 
       * La cirrhose biliaire 
        primitive est aujourd'hui reconnue avant la phase ictérique. 
        Les critères diagnostiques sont chez la femme d'âge mûr 
        une hépatomégalie, un prurit évoluant longtemps 
        avant l'ictère, l'élévation des immunoglobulines 
        M, la présence d'anticorps antimitochondrie, et surtout 
        les anomalies histologiques. 
       * La cholangite sclérosante 
        est une affection inflammatoire des voies biliaires intra-hépatique 
        et extra-hépatique. Son diagnostic nécessite la cholangio-pancréatoscopie 
        retrograde endoscopique. La forme primitive s'associe souvent à 
        une rectocolite hemorragique. La forme observée au cours 
        du SIDA devient la plus fréquente. Le tableau est celui 
        d'une angiocholite à rechute, seulement tardivement ictérique. 
         
         
      b) Cholestases extra-hépatique 
         
       Ce sont ces affections qui 
        posent la question d'un drainage biliaire. 2 grandes causes sont à 
        envisager, à côté d'étiologies plus rares: 
       * La lithiase cholédocienne 
        se manifeste par le tableau d'angiocholite le plus souvent complet. Chez 
        le sujet sain, le traitement est chirurgical sans examen invasif 
        préalable. Chez le sujet fragile ou cholécystectomisé, 
        ou en cas de doute diagnostique, l'indication de cholangio-pancréatoscopie 
        retrograde endoscopique est formelle avec sphinctérotomie oddienne, 
        extraction des calculs et ± drainage naso-biliaire. 
       * Le cancer de la tête 
        du pancréas est la grande cause d'ictère nu du sujet 
        âgé avec une grosse vésicule à la palpation. 
        Il faut savoir que l'intérêt du CA19-9 est nul en cas d'ictère, 
        car il est déjà augmenté du fait de la cholestase. 
        La chirurgie n'est indiquée que dans les formes non-métastasées. 
        Sinon, le traitement est purement palliatif, en soulignant l'intérêt 
        d'une endoprothèse. 
       * Les autres causes sont nombreuses 
        et doivent être divisées en causes bénignes et malignes: 
       - La sténose cicatricielle 
        après blessure per-chirurgicale de la voies biliaires principale 
        indique une cholangio-pancréatoscopie retrograde endoscopique qui 
        précisera les possibilités thérapeutiques: dilatation, 
        résection, anastomose bilio-digestive 
        - Dans la pancréatite chronique, l'ictère est sous 
        la responsabilité d'un cancer pancréatique 
        - Certains parasites, tels que l'ascaris, un kyste hydatique ou 
        une douve 
        - L'ampullome vatérien se présente par un tableau 
        d'angiocholite et est facilement diagnostiqué sur la fibroscopie. 
        Les traitements sont la résection locale possible per endoscopie, 
        une dérivation pancréato-céphalique (DPC) ou une 
        simple sphinctérotomie chez le sujet fragile. 
        - Le calculo-cancer est de présentation identique que le 
        cancer du pancréas céphalique et d'évolution encore 
        plus rapide 
        - La compression par des ganglions envahis est fréquent 
        en cas d'hémopathie 
         
         
      c) Les maladies constitutionnelles 
         
       Elles se révèlent 
        par une hyperbilirubinémie mixte ou conjuguée; comme la 
        maladie de Gilbert, elles sont d'un pronostic très favorable: 
       * La maladie de Dubin-Johnson, 
        ictère chronique à révélation tardive s'accompagne 
        d'une mélanurie, d'une porphyrinurie et d'une coloration noirâtre 
        des hépatocytes à la biopsie 
       * La maladie de Rotor, 
        très rare, est un diagnostic d'élimination devant une histologie 
        normale. 
      Dernière
            modification de cette fiche : 25/10/2007 
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