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        Hépatologie - Gastrologie - Entérologie 
         
        MALADIE 
        DE CROHN 
      Définition, 
        Intérêt 
        Physiopathologie 
        Circonstances de Découverte 
        Diagnostic Positif 
        Diagnostic Différentiel 
        Evolution, Pronostic 
        Traitement 
        Conclusion 
       
       
        TRAITEMENT 
       1) Buts 
         
       Faire régresser les 
        poussées de maladie de Crohn et en atténuer le nombre. 
         
         
      2) Moyens 
         
       Le traitement symptomatique 
        de la diarrhée. 
       Le traitement spécifique 
        de la maladie de Crohn à base de sulfasalazine, d'acide 5-aminosalicylique, 
        de corticoïde, et d'immunosuppresseurs. Selon le cas, on y associe 
        un régime sans résidu ou une alimentation parentérale. 
       En dernier recours ou en cas 
        de complication, la chirurgie. 
         
         
      3) Indications 
         
       Dans tous les cas, un traitement 
        symptomatique est institué comprenant repos au lit, antispasmodiques, 
        antidiarrhéiques, pansement intestinal et alimentation sans résidu. 
        Les indications des traitements médicamenteux spécifiques 
        diffèrent selon l'aspect que prend la maladie: 
       En cas de maladie de Crohn 
        active, on distingue: 
       * La poussée modérée, 
        où la sulfasalazine est seulement efficace dans les formes coliques 
        à la dose de 2 à 4g/j (la sulfasalazine est constituée 
        de 2 molécules, l'5-ASA responsable des effets sur la maladie et 
        la sulfapyridine tenue responsable des effets secondaires, la scission 
        entre les 2 molécules ne se faisant qu'au niveau du côlon). 
        Un traitement local par lavement ou suppositoire de 5-ASA et/ou mousse 
        de corticoïde peut être associé en cas d'atteinte basse 
        et peut parfois suffire si l'atteinte est isolée. 
      L'5-ASA seul à la même 
        posologie (2 à 4g/j) est indiqué dans les formes iléales 
        et iléocoliques droites. 
      
        
           | 
          Colite  | 
          Iléite  | 
         
        
          Aiguë  | 
          Entretien  | 
          Aiguë  | 
          Entretien  | 
         
        
          Sulfasalazine  | 
          2 - 4  | 
          Pas conseillé  | 
          Pas conseillé  | 
          Pas conseillé   | 
         
        
          Asacol  | 
          2.4 - 4.8  | 
          2.4 - 4.8  | 
          2.4 - 4.8  | 
          2.4 - 4.8  | 
         
        
          Pentasa  | 
          4  | 
          3-4  | 
          4   | 
          3-4  | 
         
        
          Dipentum  | 
          2 - 3  | 
          1  | 
          Pas conseillé  | 
          Pas conseillé  | 
         
        
          Rowasa (enema)  | 
          4  | 
          Pas conseillé   | 
          Pas conseillé  | 
          Pas conseillé  | 
         
       
      Tableau : Dosages de sulfasalazine et 5-ASA en grammes/jour pour la
        phase active de la maladie de Crohn et les phases d’entretien  
       * Une poussée sévère 
        ou résistante au traitement ci-dessus indique une corticothérapie 
        par prednisone ou prednisolone à raison de 0,5 à 1mg/kg/j 
        en une seule prise matinale. La voie parentérale 
        peut être utile dans un premier temps. La dégression est 
        ensuite très progressive sous couvert d'une surveillance stricte, 
        à la fois clinique et biologique. A ce traitement est associé 
        un traitement par vitamine D et calcium. 
       * Une corticorésistance 
        impose la mise au repos du tube digestif pendant plusieurs semaines par 
        nutrition parentérale exclusive. La corticothérapie est 
        poursuivie pendant ce temps. 
       * La corticodépendance 
        est une indication de l'azathioprine (Imurel) à la posologie de 
        2mg/kg/j ou de son métabolite actif, le 6-mercaptopurine (Purinéthol) 
        1,5mg/kg/j. Ils sont de plus indiqués dans les formes sévères 
        pour éviter les rechutes. 
      Les anticorps anti-TNF-alpha 
        peuvent également être prescrits, en cas de résistance 
        aux corticoïdes ou présence de fistules. 
      Dans les formes réfractaires, un traitement par Azathioprime
        et 6-mercaptopurine peut être réalisé à la
        dose de 50 mg/jour augmentée de 2 mg/kg par jour pour le 6-MP
        et 2,5 mg/kg pour pour l’azathioprime. 
        Le méthotrexate peut également être proposé, pour
les patients qui ne tolèrent pas l’azathioprime et le 6-mercaptopurine, à la
dose initiale de 25 mg par semaine. 
      De même, l’administration de certains anticorps monoclonaux
      peut être pratiquée, telle que l’Infliximab ou l’adalimumab. 
       
           
        Les formes compliquées: 
       * Une complication infectieuse 
        est une contre-indication à la corticothérapie et impose 
        une antibiothérapie associative par ampicilline et métronidazole. 
        L'existence d'un abcès est attestée par l'imagerie avant 
        la drainage transcutané, préalable à la chirurgie 
        si celle-ci s'avère nécessaire. 
       * Dans les atteintes périnéo-anales,
           le métronidazole à la dose de 20mg/kg/j est très
            utile dans les fistules et abcès si bien toléré.
             Une alternative semble être la ciprofloxacine. Les
             autres  lésions relèvent de la chirurgie. Dans le
             cas d’apparition de fistules, l’administration d’infliximab
             (5 mg/kg) associé à l’azathioprime (2 à 2,5
             mg/kg) ou du 6-MP (1 à 1,5 mg/kg) peuvent être réalisées. 
       * La forme pseudo-appendiculaire 
        ne doit pas entraîner une résection majeure: l'appendicectomie 
        et les biopsies ganglionnaires suffisent au diagnostic qui sera suivi 
        d'un traitement médical. 
       * La place du traitement 
        chirurgical doit respecter le dogme de l'économie. En effet, 
        le danger est alors la récidive donnant lieu à des résections 
        successives. Les indications sont donc les sténoses irréductibles 
        (actuellement, on préfère essayer la dilatation peropératoire 
        ou perendoscopique, ou encore la stricturoplastie plus économe), 
        les abcès ou fistules résistantes au traitement médical, 
        les interventions étant réalisées à froid. 
        Dans tous les cas, le bilan des lésions est un temps fondamental 
        et la résection doit passer à distance des lésions. 
         
        Dans les formes quiescentes ou blanchies chirurgicalement, 
        le traitement médical ne doit pas être maintenu si la guérison 
        a été obtenue. Toutefois les formes purement coliques de 
        la maladie peuvent se voir maintenir un traitement par sulfasalazine ou 
        acide 5-aminosalicylique sans preuve réelle d'efficacité. 
         
         
      4) Résultats 
         
       Les différentes thérapeutiques 
        ont une réelle efficacité sur les poussées amenant 
        leur régression. L'efficacité de l'5-ASA est cependant moindre 
        que celle observée dans la rectocolite hemorragique. La corticothérapie 
        a les effets les plus rapides et les plus constants avec 90% d'efficacité. 
        La corticodépendance survient dans 20 à 30% des cas. 
       L'efficacité sur la 
        prévention des récidives par 5-ASA a été récemment 
        démontrée dans le décours immédiat d'une poussée 
        modérée à la dose de 2g/j. Les immunosupresseurs 
        sont efficaces plus longtemps après un certain délai, et 
        doivent être préférés si la poussée 
        a été sévère ou que des lésions mutilantes 
        ont été pratiquées ou sont à craindre. 
         
      1 malade
               sur 2 sera opéré au cours de l'évolution. 
         
       
        5) Surveillance 
         
       La surveillance est clinique, 
        biologique et à terme endoscopique. 
       L'indice de Best constitue 
        un moyen simple de surveillance clinique: il associe des signes cliniques 
        comme le nombre de selles, les douleurs abdominales et le bien-être 
        général, aux possibles manifestations extradigestives, aux 
        signes anaux, à la présence d'une masse abdominale, à 
        l'institution d'un traitement antidiarrhéique et à la valeur 
        de l'hématocrite. Une valeur liminale de 150 distingue les formes 
        actives des formes inactives. Une valeur>450 objective une maladie 
        de Crohn très active. Nous ne revenons pas sur la surveillance 
        d'une corticothérapie ou d'un traitement par azathioprine. 
       Quoiqu'il en soit, la rémission 
        endoscopique accuse toujours un certain retard sur la clinique et 
        ce fait établi n'a aucune influence sur le cours ultérieur 
        de la maladie. Une 1°endoscopie peut être pratiquée 
        à 4 semaines, puis à la 8° si les lésions n'étaient 
        pas cicatrisées lors de la première. En cas de chirurgie, 
        il est nécessaire de surveiller endoscopiquement les cicatrices 
        d'anastomose, 
        à la recherche d'une récidive. 
      Dernière
            modification de cette fiche : 25/10/2007 
        
        
        
        
        
        
        
                 
        
        
        
        
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