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        Urologie - Néphrologie
 
 INSUFFISANCE 
        RENALE CHRONIQUE
 Définition, 
        IntérêtPhysiopathologie
 Manifestations extrarénales
 Schéma d'investigation d'une 
        insuffisance rénale chronique
 Traitement de l'insuffisance rénale 
        chronique
 
 TRAITEMENT 
        de l'insuffisance rénale chronique avant le stade terminal
  Le traitement se doit d'être 
        avant tout préventif: suppression des facteurs d'induction 
        de néphropathies chroniques, identification précoce de 
        ces néphropathies afin de leur proposer un éventuel 
        traitement étiologique.
 
 1) Buts
  Le but est de faire parvenir
             les patients le plus tardivement possible vers l'insuffisance rénale
              chronique et sans hypertension artérielle, ni dégradation
               vasculaire, ni anémie 
        profonde, ni atteinte ostéo-articulaire ou neurologique. Pour
         ce faire, il faut ralentir la progression de l'insuffisance rénale
          chronique, minimiser les conséquences de l'urémie, et
          préparer 
        le patient au traitement de suppléance. L'efficacité de
         ce dernier dépend en grande partie de la qualité du traitement
          reçu antérieurement le plus souvent symptomatique.  Nous utiliserons ce plan. 
        Une collaboration étroite entre spécialiste et médecin 
        traitant est nécessaire, surtout si le patient souhaite conserver 
        une activité socio-professionnelle normale.
 
 2) Relentir la progression de l'insuffisance rénale chronique
 a) Restriction protidique  La mise en place d'un régime 
        à 0,8mg/kg/j de protéine est déjà difficile 
        à faire observer. Les difficultés deviennent majeures à 
        0,3mg/kg/j, imposant une supplémentation en acides aminés 
        essentiels et une surveillance encore plus stricte de l'état 
        nutritionnel (un mauvais état est un facteur de mauvais pronostic 
        au stade terminal).  Il implique de plus une augmentation 
        de la ration glucidique, facteur de risque pour l'hypertriglycéridémie. 
        En ce qui concerne les apports lipidiques, il faut préconiser 
        le recours aux graisses polyinsaturées.
 b) Contrôle tensionnel
  C'est un objectif majeur. 
        Les médicaments de la classe des IEC 
        et des inhibiteurs des récepteurs à l’angiotensine 
        II semble avoir un effet néphro-protecteur et plus de leur propriété 
        d’anti-hypertenseur.Mais surtout, le recours à une bi ou tri-thérapie anti-hypertensive
         est souvent nécessaire afin de normaliser les chiffres de pression
          artérielle (objectifs de 120/75 mmHg). Néanmoins, il
          est très fréquent de constater la quasi-normalisation
          des chiffres de pression artérielle à partir du moment
          ou le patient est mis en dialyse, du fait principalement d’une
          diminution de la rétention hydro-sodée.
 
 
 3) Minimiser les conséquences de l'urémie
 a) Règles diététiques  En dehors de la restriction 
        protidique, il faut favoriser la polyurie osmotique car la clairance 
        de l'urée en est augmentée d'autant. L'augmentation de la 
        ration quotidienne d'eau doit être progressive sous peine de provoquer 
        une hyponatrémie de dilution.  La restriction sodée 
        n'est justifiée qu'en cas d'hypertension artérielle non-contrôlée 
        ou d'oedèmes. Ici aussi la réduction doit être 
        progressive et le patient prévenu des possibles conséquences 
        d'un apport brutal de sodium. Par contre, une réduction totale 
        entraîne une deshydratation extracellulaire. En pratique et à 
        condition de suivre les conseils ci-dessus, les restrictions sodées 
        sont bien tolérées.  L'apport potassique doit 
        être normal. Une hyperkaliémie doit faire réduire 
        la consommation de fruits et légumes, et surtout proscrire les 
        sels de potassium de régime. Si un traitement complémentaire 
        est nécessaire, il vaut mieux utiliser le polystyrène 
        sulfonate de calcium (calcium Sorbisterit), qui présente l'avantage 
        de corriger une carence calcique en complexant le phosphore, plutôt 
        qu'une résine échangeuse d'ions (Kayexalate)  + L'administration de bicarbonates 
        fait appel à l'Eau de Vichy qui peut être remplacée 
        en cas de restriction sodée par la solution THAM (Alcafor) à 
        la dose de 8g/j.
 b) traitement des manifestations extrarénales
  * La majorité des
             antihypertenseurs peuvent être utilisés sauf les épargneurs
              potassiques, du fait du risque d’hyperkaliémie. A un stade avancé, seul le furosémide 
        conserve une action à fortes doses en dépit de la diminution
         de filtration glomérulaire.  * La lutte contre l'hyperparathyroidie 
        secondaire passe par la réduction des apports 
        phosphorés et une supplémentation calcique. Le 
        régime hypoprotidique participe à la réduction phosphorée 
        mais majore la carence calcique de par l'interdiction des produits laitiers.  L'administration de carbonate
             de calcium (Orocal) 1 à 3g/j au cours des repas est institué 
        tôt. Il réduit l'apport phosphoré en le complexant
         au niveau digestif. L'utilisation de gels d'alumine (Polysilane,
          Lithiagel) est efficace pour lutter contre l'hyperphosphorémie
           mais expose au risque d'intoxication aluminique. Le recours à 
        la Vitamine D (Dédrogyl, Un-Alpha, Rocaltrol) est du ressort du
         spécialiste car les taux de calcium et de phosphore sanguins
          doivent être contrôlés tous les 15 jours au moins
          au début. Un autre traitement, le Cinacalcet
          (en DCI) peut également être
        utilisé par voie orale pour éviter les effets secondaires
        de l’hyperparathyroidie chez le patient insiffisant rénal
        dialysé. Ce médicament s’administre à la dose
        initiale de 30 mg/jour, dose qui peut ête augmentée jusqu’à 180
        mg/jour avec une adaptation thérapeutique toutes les 2 à 4
        semaines. Ses effets secondaires sont
          principalement l’apparition de nausées,
        vomissements, et une attention toute particulière doit être
        portée sur les malades insuffisant cardiaque (risque de décompensation
        et d’hypotension artérielle).  * Il n'existe pas
            de traitement des autres manifestations extrarénales de l'insuffisance rénale
          chronique. Cependant,
        il faut:        - éviter les sources 
        de spoliation sanguine par des mesures adéquates (diminution 
        des prélèvements sanguins, traitement d'une ménométrorragie...). 
        Le recours à l'érythropoïétine recombinante 
        est exceptionnel avant le stade terminal.  - les besoins insulinique 
        diminuent chez les diabètique insulino-dépendant du 
        fait d'un hypocatabolisme de l'insuline  - les vaccinations, en 
        particulier contre l'hépatite B, doivent être pratiquées 
        précocement en raison d'une meilleure réponse vaccinale  - le capital veineux doit 
        être préservé au maximum en vue de la dialyse.
 
 Chez l'insuffisance 
        rénale chronique, de nombreux médicaments deviennent néphrotoxiques 
        aux doses habituelles imposant l'adaptation de la posologie à la 
        clairance de la créatinine. Il en est de même des médicaments 
        prescrits pour le traitement de l'insuffisance rénale chronique.
 4) Préparer le patient au traitement de suppléance
  Le traitement de suppléance 
        est débuté aux alentours d'une valeur de 5 à 8ml/min 
        de la clairance de la créatinine (ce qui correspond à une 
        créatininémie de 800µM et une urée de 30mM). 
        Ces valeurs ne sont qu'indicatives car on doit aussi tenir compte de l'état 
        du malade et la symptomatologie (état nutritionnel, troubles digestifs 
        ou neurologiques, anémie...). Les contre-indications relatives 
        au traitement de suppléance sont rares dans les pays industrialisés 
        et sont assez évidentes.  Il n'y a pas de choix à 
        faire entre les 2 techniques complémentaires. Le patient doit participer 
        activement à la décision et au moment de son institution. 
        Il doit être conscient des contraintes et des nouvelles pathologies 
        induites par ces traitement. Dernière
            modification de cette fiche : 10/03/2008 |