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        Neurologie
 
 SCLEROSE 
        EN PLAQUES
 Définition, 
        IntérêtPhysiopathologie
 Circonstances de Découverte
 Diagnostic Positif
 Diagnostics Différentiel, de 
        Gravité
 Evolution
 Pronostic
 Traitement
 Conclusion
 
 CIRCONSTANCES 
        DE DECOUVERTE
 
  Il est difficile de séparer 
        Signes fonctionnels et signes d'examen. Notre plan sépare les différentes 
        sémiologies pour une meilleure compréhension. Notons l'extrême 
        polymorphisme de l'affection.
 
 1) La sémiologie 
        motrice
  La marche est très 
        souvent touchée mais de façon très variable d'un 
        patient à l'autre. La fatigabilité ou une instabilité 
        est rapportée par le patient. A l'inspection, la démarche 
        peut être spastique avec fauchage uni- ou bilatéral, 
        ataxique ou ataxo-spasmodique. Une astasie-abasie 
        avec marche à petits pas est possible.  Aux membres supérieurs, 
        ce peut être un déficit moteur, une incoordination 
        des mouvements ou un déficit sensitif. Dans la forme complète, 
        ces déficits réalisent la main inutile d'Oppenheim.
 Selon la 
        distribution des lésions, le tableau réalisé est 
        celui d'une monoplégie, d'une paraplégie, 
        d'une hémiplégie respectant la face ou d'une tétraplégie 
        avec atteinte prédominante des membres inférieurs... Une 
        autre forme est celle du grand tremblement cérébelleux généralisé.
 L'examen permet de faire la part des différents syndromes en cause:
  - Le syndrome pyramidal 
        associe déficit moteur, hyperréflectivité ostéotendineuse, 
        babinski, signe d'Hoffman aux membres supérieurs, abolition du 
        réflexe cutané abdominal, trépidation épileptoïde 
        des pieds, hypertonie spastique en flexion aux membres supérieurs 
        et en extension aux membres inférieurs.  - Le syndrome cérébelleux 
        est marqué par une ataxie locomotrice sans Romberg, une ataxie 
        des membres avec hypermétrie aux épreuves doigt/nez et talon/genou, 
        adiadocinésie (disparition de la faculté d'enchaîner 
        rapidement certains mouvements) et hypotonie.  - Le syndrome cordonal 
        postérieur avec ataxie locomotrice, Romberg positif, ataxie 
        des membres amélioré par le contrôle visuel, déficit 
        de la sensibilité tactile épicritique, de la pallesthésie 
        et de la sensibilité positionnelle, astéréognosie 
        (disparition de la reconnaissance des objets).  - Le syndrome vestibulaire 
        avec vertiges, ataxie locomotrice, Romberg positif, nystagmus.
 
 2) La sémiologie 
        sensitive
 Les troubles 
        sensitifs subjectifs sont très fréquents en regard des troubles 
        objectifs.
  * Paresthésies 
        dans différents territoires notamment aux membres. Ce peut être 
        une sensation d'eau chaude ou froide coulant sur le membre, ou une 
        sensation d'engainement du membre. Les dysesthésies 
        sont des troubles du sens tactile.  * Les douleurs sont 
        moins habituelles: elles sont la conséquence de la contracture 
        musculaire pyramidale. Ailleurs, il s'agit de douleur autonome telle que 
        la névralgie trigéminale*.
 Les signes d'examen sont:
  - Le signe de Lhermitte 
        est une impression de décharge électrique descendante dans 
        la colonne et les membres déclenchée par la flexion antérieure 
        du cou. Ce signe d'examen peut aussi être décrit spontanément 
        par le malade et est très évocateur du diagnostic.  - Les signes d'atteinte 
        de la sensibilité objective sont dans l'ordre d'apparition: 
        la pallesthésie, la sensibilité tactile et la sensibilité 
        positionnelle.
 
 3) Les troubles sphinctériens 
        et sexuels
  * Ce sont la miction impérieuse 
        et les fuites urinaires d'abord intermittentes pour devenir permanentes. 
        La dysurie avec résidu lui est souvent associée et 
        peut confiner à la rétention avec retentissement sur 
        les voies urinaires hautes.  * La constipation est 
        très fréquente. L'incontinence anale complète 
        est rare et tardive.  * Les troubles sexuels 
        sont fréquents.
 
 4) La névrite optique 
        retro-bulbaire
  Elle est souvent inaugurale 
        et quasi-constante au cours de l'évolution. Elle affecte la 
        vision discriminative, diurne et colorée.  * Elle s'installe brutalement 
        en quelques h, est douloureuse et unilatérale, et régresse 
        en quelques jours. Le signe fonctionnel est la baisse de lacuité 
        visuelle.  * L'examen rapporte un scotome 
        central lors du champ visuel. La dyschromatopsie sur l'axe 
        rouge/vert est objectivée par l'estimation de la vision des couleurs 
        sur les tables d'Ishihara. Ces 2 troubles peuvent être rarement 
        rapportés par le patient. L'examen objectif de l'oeil ne retrouve 
        aucune anomalie d'où l'aphorisme célèbre: "Le 
        patient ne voit rien, l'ophtalmologiste non plus!". L'évolution 
        se fait vers la récupération complète.
 
 5) L'atteinte du tronc cérébral a) L'oculomotricité
  La diplopie peut rarement 
        être la manifestation de l'atteinte d'un nerf oculomoteur (VI 
        plus souvent que III).  Beaucoup plus souvent, il 
        s'agit d'une ophtalmoplégie internucléaire, anomalie 
        évocatrice, incomplète et bilatérale, avec diplopie 
        horizontale. L'examen retrouve un nystagmus de l'oeil abducteur et 
        une impossibilité de l'oeil adducteur de franchir la ligne médiane.Un strabisme, des anomalies pupillaires ou un ptosis 
        sont rarement rencontrés.
 
 
 b) La névralgie trigéminale
  Elle est très évocatrice 
        de la sclérose en plaque en montrant une douleur trigéminale 
        spontanée ou le plus souvent provoquée par la stimulation 
        d'une zone-gâchette cutanéo-muqueuse dans le territoire 
        du trijumeau.
 
 c) La paralysie faciale 
        et les vertiges
  Ceux-ci peuvent être 
        périphériques ou centraux avec respect du territoire 
        facial supérieur dans le cas de la paralysie faciale.
 
 + La dysarthrie
  Son déterminisme est 
        la paralysie faciale, le syndrome cérébelleux et un syndrome 
        pseudo-bulbaire.
 
 6) Les troubles mentaux a) Les troubles thymiques
  Ils peuvent être à 
        type d'euphorie paradoxale ou au contraire de troubles dépressifs 
        sévères.
 
 b) Les troubles cognitifs
  L'attention, la mémorisation 
        et le dynamisme intellectuel sont fréquemment atteints dans les 
        stades initiaux de la maladie. A la longue, un état démentiel 
        s'installe.
 
 7) Autres manifestations 
        de la sclérose en plaque a) Importance clinique des 
        signes négatifs
  "La sclérose 
        en plaque ne rend ni sourd, ni aveugle". Le respect du système 
        nerveux périphérique est aussi habituel. Certains examens 
        spécialisés sont fréquemment pathologiques contrastant 
        avec la symptomatologie négative.  L'aphasie, l'apraxie et 
        l'épilepsie sont rares par respect habituel du cortex cérébral.
 
 b) L'asthénie physique
  Elle est dominante et parfois 
        intense, sans corrélation avec le handicap ou l'état thymique.
 
 c) Les manifestations paroxystiques
  De façon caractéristique, 
        ce sont des crises tonico-cloniques survenant le soir au repos 
        et se répétant par intervalles de quelques secondes sur 
        plusieurs heures. Le signe de Lhermitte, la névralgie trigéminale 
        et les autres crises toniques des autres territoires en font aussi partie.
 
 d) L'aggravation clinique 
        sous l'effet de l'hyperthermie ou effet d'Uhthoff
  Il peut survenir lors d'un 
        effort physique prolongé et explique la mauvaise tolérance 
        de ces malades aux fortes chaleurs. Dernière
            modification de cette fiche : 26/10/2007 |