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        Maladies infectieuses 
         
        PALUDISME 
        ( DONT LES FORMES GRAVES ) 
      Définition, 
        Intérêt 
        Physiopathologie 
        Clinique: l'accès de paludisme 
        Les formes graves 
        Les cas particuliers 
        Diagnostic Positif 
        Diagnostic Différentiel 
        Traitement 
        Conclusion 
       
       
        PHYSIOPATHOLOGIE 
       1) La chaîne épidémiologique 
         
       4 espèces de Plasmodiums 
        sont pathogènes chez l'homme: 
       * Plasmodium falciparum, 
        agent de la fièvre tierce dont la description la plus fidèle 
        est qu'il est 'petit, résistant et mortel'. Il est le plus 
        répandu en zone chaude. Sa longévité est en 
        moyenne de 2 mois et atteint exceptionnellement 1 an. 
       * Plasmodium vivax 
        des zones tempérées chaudes dont la durée 
        de vie est de 3 à 4 ans 
       * Plasmodium malariae 
        localisés dans des foyers tropicaux et vivant jusqu'à 
        20 ans 
       * Plasmodium ovale, 
        rare 
       En zone d'endémie palustre, 
        le réservoir est constitué, non pas par les sujets 
        malades, mais par les enfants autochtones peu immuns et porteurs de 
        gamétocytes. 
       La transmission est 
        assurée par la piqûre nocturne et indolore de l'anophèle 
        femelle, dont il existe de très nombreuses variétés. 
        L'adage des épidémiologistes 'pas d'anophèle, pas 
        de palu' doit être modulé par le fait qu'en milieu urbain 
        et tout particulièrement s'il existe une climatisation, 
        il n'y a pas non plus de paludisme. 
       Les espèces les plus 
        efficaces dans la transmission sont anthropophiles et endophiles, 
        càd pénétrant volontiers dans les habitations. 
      2 sortes de gîtes sont 
        à distinguer: les gîtes de ponte naturels ou artificiels, 
        et les gîtes de repos constitués par les herbes hautes. 
       La reproduction exige 'sang, 
        eau et chaleur', expliquant l'absence de paludisme pendant la saison 
        sèche ou froide selon la région, avec reprise respectivement 
        à la saison des pluies ou chaude; en pays tropicaux humides, la 
        transmission est perannuelle 
         
        En zone d'endémie, la transmission peut être: 
      
         
          | régions 
            équatoriales | 
          transmission 
            permanente | 
          immunité+ | 
         
         
          | régions 
            de savane | 
          transmission 
            saisonnière | 
          formes graves | 
         
         
          | régions 
            sahéliennes | 
          transmission 
            épisodique | 
            | 
         
       
       
        A ce mode de transmission majoritaire 
        s'ajoutent des transmissions exceptionnelles: 
      - le paludisme congénital 
        possible seulement si la mère n'est pas immunisée, 
      - le paludisme transfusionnel 
        ou du toxicomane grave car les trophozoïtes transmis sont 
        directement infectants 
         
        Chez le sujet réceptif, il n'existe aucune immunité 
        naturelle mais, soumis à des réinfestations multiples, 
        il développe une immunité toujours relative à 
        une espèce plasmodiale précise, incomplète et fluctuante 
        qui limite les effets pathogènes des Plasmodiums.  
      L'hémoglobineS du drépanocytaire 
        est toxique pour le plasmodium. 
        Les sujets les plus fragiles développant les formes graves sont 
        donc les enfants en bas âge et les transplantés 
         
         
      2) Le cycle parasitaire 
        en 2 phases 
      a) Le cycle schizogonique 
        asexué chez l'homme en 2 étapes (avec début de la 
        phase sexuée) 
      * L'étape hépatique 
         
       Les sporozoïtes inoculés 
        gagnent le foie en moins de 30'. Pendant 1 semaine, la multiplication 
        a lieu sous la forme de schizontes. A terme, la cytolyse 
        hépatique libère des mérozoïtes. 
       - Ce cycle est unique pour 
        Plasmodium falciparum alors qu'il peut être multiple pour 
        les autres espèces, avec production d'hypnozoïtes, 
        cellules plasmodiales quiescentes, rendant compte de la longévité 
        de leurs récurrences. 
         
         
      * L'étape érythrocytaire 
         
       Les mérozoïtes 
        pénètrent dans une hématie, se transforment en trophozoïtes 
        puis en schizontes qui se multiplient. L'éclatement du globule 
        rouge libère les schizontes qui peuvent aller coloniser d'autres 
        hématies. Après plusieurs cycles apparaissent des gamétocytes 
        mâles et femelles. 
       - Ce cycle de maturation de 
        48h ou 72h rend compte de l'évolution cyclique variable 
        de la fièvre. Celle-ci nécessite un taux-seuil d'hématies 
        parasitées pour se manifester. 
         
         
      b) Le cycle sporogonique 
        sexué chez l'anophèle 
         
       L'infestation de l'anophèle 
        a lieu lors d'un repas sanguin pris chez un paludéen. Seuls les 
        gamétocytes vont conduire à la formation de sporozoïtes 
        inoculés au sujet réceptif. 
      La température doit 
        être comprise entre 16 et 20°C selon l'espèce 
        plasmodiale et le cycle dure 10 à 40 jours. 
         
         
      3) La répartition 
        géographique 
         
       Les exigences bioécologiques 
        du cycle expliquent la répartition géographique: 
         
        - En zone intertropicale chaude et humide, l'affection est endémique 
        avec parfois des poussées épidémiques lors 
        de la saison des pluies. Plasmodium falciparum 
        domine. Cela concerne l'Afrique du sud du Sahara, l'Amérique 
        centrale et du sud, l'Asie méridionale et du sud-est. 
       - En zone subtropicale 
        ou tempérée chaude, le paludisme est saisonnier 
        et principalement du à Plasmodium vivax. Ici, il 
        s'agit de la Méditerranée orientale, du Moyen-Orient 
        et de l'Océanie. 
         
        + Dans les pays tempérés, le paludisme est le plus 
        souvent une pathologie d'importation. En France, parmi les 3 000cas 
        recensés chaque année, 80% sont dus à Plasmodium 
        falciparum. 
         
         
      4) La chimiorésistance 
         
       Jusqu'à la fin des 
        années 70, l'efficacité et la bonne tolérance de 
        la chloroquine permettait d'éviter facilement la maladie. Complétées 
        par la lutte antivectorielle en zones d'endémie, elles laissaient 
        entrevoir la possible éradication du paludisme. 
       Ces données ont été 
        bouleversées par l'apparition de chimiorésistances, en 
        particulier à la chloroquine mais aussi à d'autres antipaludéens, 
        d'abord localisée mais dont l'étendue ne cesse de croître. 
        Cette chloroquino-résistance a plusieurs caractéristiques: 
        - extension géographique 
        de proche en proche 
       - émergence brutale 
        de foyers urbains 
       - hétérogénéité 
        dans une même région, voire dans une même ville 
       + maintien de l'immunité 
        chez les sujets prémunis 
       Le mécanisme le plus 
        simple est la sélection d'espèces résistantes par 
        la pression médicamenteuse mais ce n'est pas le seul mécanisme 
        invoqué. Cette chimiorésistance est chiffrable en laboratoire 
        permettant un suivi épidémiologique précis. 
      Cela a donné lieu à 
        une catégorisation en 3 groupes de chimiorésistance en 
        constante évolution, auxquels vient s'ajouter un 4°groupe: 
         
        Groupe I: absence de Plasmodium falciparum ou pas de chloroquinorésistance 
        rapportée 
        Groupe II: présence de Plasmodium falciparum chloroquinorésistant 
        Groupe III: prévalence élevée de chloroquinorésistance 
        et multirésistance 
        + Groupe IV: certaines régions très limitées d'Asie, 
        en particulier les zones forestières du Cambodiagnostice et de 
        Thaïlande. 
         
         
      5) Physiopathologie 
         
       La phase hépatique 
        est sans conséquence apparente. En revanche, l'hémolyse, 
        cause de l'anémie et de l'ictère, libère une substance 
        pyrogène. 
       Dans la rate et accessoirement 
        le foie, l'hyperplasie des cellules macrophagiques destinée 
        à la phagocytose des hématies parasitées est à 
        l'origine de l'hépato-splénomégalie clinique. 
         
        + Les formes graves neuroméningées sont dues à la 
        séquestration des hématies parasitées dans 
        les capillaires cérébraux entraînant 
        une anoxie. En effet, sous l'influence de Plasmodium falciparum, 
        les hématies adhèrent aux cellules endothéliales 
        par des protubérances. Les perturbations métaboliques et 
        hydroélectrolytiques mais aussi les modifications de l'immunité 
        jouent également un rôle. 
       + Plasmodium malariae 
        peut entraîner des néphroses en rapport avec le dépôt 
        glomérulaire de complexes immuns. 
      Dernière
            modification de cette fiche : 10/10/2007 
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