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> Hématologie

MYELOME MULTIPLE OU MALADIE DE KAHLER

Définition, Intérêt
Physiopathologie
Circonstances de Découverte

Diagnostic Positif
Formes Cliniques
Diagnostic Différentiel
Diagnostic de Gravité, Pronostic
Evolution
Traitement
Conclusion





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TRAITEMENT

1) Buts

Limiter ou éradiquer la prolifération plasmocytaire maligne.
Assurer une analgésie suffisante.

2) Moyens

Les traitement symptomatiques
Les polychimiothérapies conventionnelles
L'intensification thérapeutique
L'allogreffe de moelle
+ L'interferon alpha

3) Indications

Du fait du pronostic rapidement défavorable, il n'y a pas vraiment d'indication thérapeutique, seulement des contre-indications relatives aux traitement trop agressifs (insuffisance rénale chronique, insuffisance médullaire, âge...).

a) Les traitement symptomatiques

- traitement d'une hypercalcémie, des douleurs osseuses, traitement chirurgical d'une compression médullaire ou d'une fracture pathologique: parfois la radiothérapie est utilisée à titre antalgique ou en cas de localisation immédiatement menaçante.

- traitement de l'insuffisance rénale, parfois par épuration extra-rénale.

- transfusion de culots de globules rouges ou plaquettes.

- antibiothérapie si infection (et parfois Pneumovax pour certains).

- traitement des douleurs osseuses par des AINS (en étant prudent sur la fonction rénale!).

- traitement ostéoprotecteur par les bisphosphonates (Alendronate, pamidronate, risedronate ou zolédronate ; voir question sur l’ostéoporose).

+ traitement de l'hyperviscosité par les plasmaphérèses.



b) La radiothérapie

Elle possède un effet anti-tumoral et antalgique .

c) Les polychimiothérapies

Les alkylants comme le melphalan ou le cyclophosphamide ont été les premiers utilisés dans le myélome en raison de leur efficacité. En dehors des corticoïdes, aucun autre agent n'est régulièrement efficace.

De fait, les protocoles actuels sont tous basés sur l'association melphalan/prednisone (MP). L'adjonction d'alcaloïdes de la pervenche, de nitroso-urées et d'anthracyclines est possible. Le protocole selon Alexanian est le suivant:

1mg/kg de melphalan réparti sur 4j par voie orale + prednisone 2mg/kg/j, cure à renouveler toutes les 4 à 6 semaines

Attention, chez les patients dont la créatinine est supérieure à 177 micromol/l, la dose initiale de Melphalan doit être réduite de 25% pour éviter la toxicité médullaire du produit.

L’association avec la thalidomide (MPT) est une chimiothérapie également recommandée en première ligne. Les posologies sont les suivantes :

  • Pour le melphalan : 4 mg/m² par voie orale tous les jours durant 7 jours chaque mois
  • Pour la prednisone : 40 mg/m² par voie orale par jour durant 7 jours par mois
  • Pour le thalidomide : 100 mg/j par voie orale.

Un autre protocole consiste également en l’association thalidomide/dexamethasone ou dexaméthasone seule.

Les protocoles les plus aggressifs de chimiothérapie sont représentés par le protocole VAD et BCNU :


- Le protocole VAD (vincristine, adriamycine et dexaméthasone) est utilisé en cas de résistance aux alkylants et est à base de dexaméthasone à forte dose et de perfusion continue d'antimitotiques (vincristine et adriamycine). Il est de plus en plus utilisé en première intention.

Après obtention d'une phase de plateau, une chimiothérapie d'entretien ne semble pas utile.

- Le protocole VBMCP (vincristine, carmustine, melphalan, cyclophosphamide et prednisone). Ce protocole, très agressif, produit une réponse positive chez 70% des patients.

d) L'intensification thérapeutique

Elle est justifiée par un âge < 65 ans (la moitié des patients) devant l'absence d'amélioration pronostic par les polychimiothérapies conventionnelles:

- Le melphalan à haute dose (140mg/m2) nécessite l'utilisation de cellules souches et d'un facteur de croissance hématopoïétiques en raison d'une lourde toxicité. Les cellules souches sont recueillies par prélèvement de moelle ou cytaphérèse périphérique et ce traitement s'apparente donc à une autogreffe.

- Les traitement myéloablatifs comme le melphalan à la dose de 200mg/m2 ou l'association du melphalan à haute dose et de l'irradiation corporelle totale sont encore plus toxiques mais peuvent actuellement être proposés en première intention.

- Le bortezomib (inhibiteur des proteases) peut être utilisé seul ou en association avec d’autres agents (par exemple dexamethasone, doxorubicine).

e) La greffe de moelle

L’autotransplantation ou l’allotransplantation peuvent être proposées.

Elle peut aussi être proposée en première intention. Ses complications spécifiques (toxicité des conditionnements, immunosuppression, GVH) limitent son utilisation aux sujets<50ans. La nécessité de disposer d'une donneur HLA identique dans la fratrie fait que l'allogreffe n'est utilisée que chez un nombre très limité de patients.

La thalidomide est actuellement prescrite dans cette indication à la dose de 100 à 600 mg/jour, par voie orale, en cas de myélome résistant. Bien sur, l’administration de ce traitement nécessite une contraception efficace chez la femme. L’association à de la dexaméthasone est pratiquée et semble avoir une réelle efficacité sur la prévention de la maladie veineuse thrombo-embolique dans ce contexte.

4) Résultats

L'efficacité des protocoles MP ou encore MPT varie entre 40 et 60%. Cependant, la durée médiane de rémission est de 2 ans avec rechute inévitable. Les guérisons sont exceptionnelles.

La progression semble liée aux facteurs suivants :

  • Taux de plaquettes < 150 000/mm3
  • Albumine < 30 g/l
  • Age > 65 ans
  • Béta-2 microglobuline > 40mg/l
  • Plus de 3 localisations osseuses
  • Hémoglobine < 10 g/dl

L'adjonction d'autres antimitotiques permettent de meilleures réponses initiales, mais la survie n'est que peu modifiée.

Le véritable progrès vient des autogreffes de moelle qui donnent des meilleures rémissions complètes (20 à 30% pour le melphalan à haute dose), et surtout une meilleure survie. Les efforts actuels tentent d'intensifier davantage les chimiothérapies et d'améliorer la qualité des greffons afin de diminuer au maximum la contamination par les plasmocytes.

Si dans le cas d'une association à une chimiothérapie conventionnelle, les résultats de l'utilisation de l'interferon alpha sont contradictoires, ils sont réels dans le cadre d'un traitement d'entretien, mais nous ne savons pas encore si cela se traduit par un gain de survie.

Le traitement d’entretien par thalidomide est très discutable.

Une étude caryotypique à la recherche de la délétion du chromosome 13q14 ou encore de translocation t(4 ;14) ; t(14 ;16) et 17- peut s’avérer intéressante pour adapter la thérapeutique.

Le nouveau traitement par Bortezomib apparaît également très prometteur.

 

5) Surveillance

Elle comprend non-seulement la surveillance spécifique des effets secondaires des chimiothérapies en particulier sur les lignées hématopoïétiques.

L'efficacité est surtout jugée sur le volume tumoral, mais aussi sur les critères qui ont fait le diagnostic (anémie, calcémie, lésions osseuses...).

La thalidomide peut être responsable de l’apparition de neuropathie, somnolence et confusion, constipation, et thrombose veineuse.

Dernière modification de cette fiche : 27/08/2007


 Auteur : Equipe Médicale Medinfos

 

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